Par Toni Cartalucci – Le 6 juillet 2016 – New Eastern Outlook
La Thaïlande a été en proie à des conflits politiques depuis plus d’une décennie. Lors de l’ascension et de la chute du politicien soutenu par les États-Unis, Thaksin Shinawatra, il y eut de nombreuses manifestations et contre-manifestations, ainsi que deux coups d’État militaires visant à déloger le despote et ses réseaux politiques et paramilitaires profonds, des épisodes de violence impliquant des terroristes lourdement armés, déployés par Shinawatra dans le but de se maintenir au pouvoir.
Au cours de chaque épisode de violence, Shinawatra – reconnu coupable par la justice thaïlandaise de meurtres de masse et de crimes – et ses mandataires armés ont reçu divers niveaux de soutien de la part de leurs bailleurs de fonds occidentaux.
Tout d’abord, ils ont bénéficié d’un black-out médiatique dans tous les réseaux de presse occidentaux. On se souvient du fameux reportage diffusé par Dan Rivers sur CNN, dans lequel il part à la recherche des hommes armés de Shinawatra, connus localement comme les hommes en noir, dans sa tentative de prouver que leur existence n’est qu’une invention de l’armée thaïlandaise prise comme prétexte pour la répression.
À un moment donné pendant l’émission, c’est assez comique, il est obligé de se mettre à couvert alors qu’une grenade de 40mm explose à proximité, lancée par les mêmes militants dont il essayait de montrer l’inexistence.
Des montages similaires ont été exécutés ailleurs dans le monde – en particulier en Syrie – où les services de presse occidentaux ont joué un rôle direct dans la dissimulation de l’existence, la nature et les activités de groupes terroristes opérant au nom des objectifs géopolitiques occidentaux.
Ensuite, un vaste réseau de prétendues organisations occidentales de défense des droits de l’homme a été engagé dans une campagne biaisée, motivée politiquement, pour dépeindre Shinawatra et ses partisans comme des victimes de violations des droits de l’homme, et ceux qui tentent de rétablir la paix et la stabilité dans le pays, comme violant les droits de l’homme.
C’est devenu particulièrement transparent lors de la crise politique en Thaïlande quand, entre 2013 et 2014, des centaines de milliers de manifestants sont descendus dans les rues pour protester et demander que la sœur de Thaksin Shinawatra, Yingluck Shinawatra, quitte sa position à la tête de l’État.
Au cours de ces 6 mois, des groupes comme Human Rights Watch (HRW) et Amnesty International ont condamné les manifestants pour entrave à la démocratie. Pire encore, la violence régulière menée par les partisans de Shinawatra contre les manifestations, dans une tentative d’écraser violemment la dissidence, a été catégoriquement ignorée par ces mêmes défenseurs des droits de l’homme.
Au total, 20 manifestants mourront, des centaines d’autres seront mutilés au cours de fusillades depuis des voitures, d’attaques à la grenade et de tentatives d’assassinat provoquant la mort de l’un chef des protestataires, et cela de manière quasi quotidienne. À ce jour, la responsabilité n’a jamais été attribuée aux partisans politiques de Shinawatra.
Par contre, le gouvernement militaire étant finalement intervenu pour mettre fin à l’escalade de la violence et évincer les Shinawatras du pouvoir, a sans arrêt été condamné par ces ONG pour avoir contenu les organisations politiques et paramilitaires de Shinawatra.
Il y a peu de temps, le Bangkok Post, le journal anglophone thaïlandais, titrait : «Amnesty demande la libération des militants étudiants et écrivait :
Amnesty International a demandé aux autorités de libérer un groupe de 20 militants, pour la plupart des étudiants, arrêtés pour des rassemblements politiques et la distribution de matériel de lecture inappropriée aux gens, la semaine dernière.
L’organisation a posté un message sur son site Web, exigeant que les autorités libèrent les manifestants.
Le représentant d’Amnesty International pour l’Asie du Sud-Est et le Pacifique, Champa Patel, a écrit sur le site : « Ces tactiques brutales représentent les plus récentes d’une série d’actions dont l’objectif est de museler la dissidence de la part des autorités militaires thaïlandaises » .
Amnesty a omis de mentionner que ces 20 activistes sont membres du soi-disant Mouvement pour une nouvelle démocratie et sont en fait directement reliés au régime déchu de Thaksin Shinawatra.
Les agitateurs se sont rassemblés pour protester contre le prochain référendum pour une nouvelle charte nationale visant à empêcher que la richesse injustifiée, le pouvoir et l’influence de Shinawatra s’exercent encore sur le pays. En outre, les agitateurs ont manifestement violé les lois mises en place pour réglementer les partisans et les adversaires de la charte, et les règles de campagne pour le référendum.
Amnesty International et d’autres organisations qui forment un vaste réseau d’ONG soi-disant humanitaires, ont fait des déclarations et protesté contre le gouvernement thaïlandais, presque chaque semaine depuis le coup d’État de 2014. Tandis que jusqu’à la veille du coup d’État, alors que la violence se déchaînait, ces mêmes organisations sont restées silencieuses quand c’était Shinawatra qui écrasait les dissidents.
Cela montre l’hypocrisie de groupes comme Amnesty International, qui sont des organisations politiquement motivées et conçues pour défendre les agitateurs soutenus par les États-Unis, y compris les criminels et les terroristes, tout en sapant les efforts des groupes politiques légitimes, des institutions et des organisations qui tentent de rétablir l’État de droit, la paix et la stabilité dans une nation donnée.
Cette ingérence malhonnête, car politiquement motivée d’Amnesty International, sape les droits de l’homme plus qu’elle ne les promeut, en prenant la défense de ceux qui foulent le plus les droits de l’homme, et en entravant ceux qui cherchent justement à les protéger et à empêcher d’en abuser.
Même si beaucoup ont pris conscience de cette récupération faite par certaines ONG humanitaires grâce aux conflits en Libye et en Syrie, la Thaïlande prouve que l’Occident mène des efforts similaires pratiquement partout à travers le monde.
Tony Cartalucci est un journaliste qui réside à Bangkok.
Traduit par Wayan, relu par Catherine pour le Saker Francophone.
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